Auteur :
Lord Ma-koto Chaoying
Mes hommages à Ma-Chan qui
m'encourage toujours à écrire dans Fire Emblem...
Le
Mariage prononcé par la Vie
By Lord Ma-koto
Chaoying
(Prairie…Soir…)
"Eliwood… irez-vous
là-bas ?"
Cette voix…
"…o-oui… Hector.
Je… je… je crois… qu’il le… faut…"
Ma voix tremble. Jamais encore elle n’avait
tremblé ainsi. Jamais… sauf le jour, où pour la première fois – et j’aurais
tant voulu que ce fût la dernière –, j’avais donné la mort à un être vivant
pour ma propre survie…
J’aurais tant voulu… ne jamais… ne jamais tuer !!
"Eliwood."
Je le regarde, et en instant, une force surréelle
vit dans ses yeux. Il me prend la main dans les siennes, si immenses et
calleuses, avant de promener son regard si franc au fin fond de mon cœur.
"Vous êtes comme le ciel, Eliwood.
Malgré tous les nuages et les tempêtes qui y font rage, vous êtes toujours pur
et grand. Ne l’oubliez jamais… ou je ne vous le
pardonnerai jamais. Car moi, jamais je ne pourrais l’oublier. Je suis né pour
cela."
Comme le ciel… Hector…
J’embrasse sa main, en signe d’amitié, mais je
dois partir. A contrecoeur, il desserre son étreinte et me laisse s’éloigner.
Comme le ciel… à jamais… pur et grand…
Et vous, vous êtes toujours là, et je ne
connaîtrai jamais assez de ces merveilleuses larmes et de ces émouvants sourires,
profonds comme l’Eternité, qui naissent et vivent alors que nous nous murmurons
la Vie. Emouvants comme le Cœur de l’Emotion et magiques comme le Miracle du
Monde, je connaîtrai toujours tant des sourires et des larmes merveilleuses
lorsque nous sommes ensemble, Hector…
J’aime tant marcher sur le pont du Ciel !
C’est tellement beau de désirer s’envoler.
C’est tellement beau, de se sentir marcher vers
les cieux. Car si vous étiez déjà au sommet de la montagne éternelle, vous ne
raconteriez jamais tout l’amour céleste pour le moindre brin d’herbe, les
larmes qui couvrent votre visage de joie, quand devant le trésor trouvé, vous
offrez votre cœur au Cœur du monde et au mille cœurs de la terre et du ciel.
Je veux marcher sur le pont du Ciel !
Et pourtant il faut que je m’en aille…
Je m’en vais.
Je dois dire au revoir à la femme que j’ai aimée,
et que j’ai tuée de mes propres mains. Un criminel et un saint ne sont jamais
qu’une même personne.
…
(Un peu plus tard…)
"Ninian…"
Sa tombe repose là.
Si étrange à dire. L’instant d’hier elle était là,
avec moi, à sourire à mon sourire et à répondre à mes gestes. Maintenant, elle
n’est plus là.
Si étrange à penser. Jamais je n’avais autant
chéri une femme, et le jour où je lui avouai mon attraction pour elle… ce même
jour… elle s’était transformée en dragon, et l’Epée de Roland lui avait porté
un coup fatal, avec ma propre main.
Je sentis mon cœur se crisper, et les larmes
abondamment couler sur mon visage, des larmes que je ne retins pas et que je ne
retiendrai jamais.
Pourquoi… !! Avec ma propre main ?! Pourquoi…
faut-il que je sois le coupable ?! Pourquoi… l’ai-je tuée, alors… que je ne le
voulais… que je ne le veux pas !!
Pourquoi…
"Ninian… je…
je…"
…je suis désolé.
"…je vous ai tuée. Moi qui…"
Ma voix s’étouffe.
"…qui prétendais… qui aurait voulu… ne jamais
tuer… je… je… suis désolé. Si j’avais fait plus attention… si tout s’était
passé autrement… si…"
Si tout s’était passé autrement, vous seriez
encore en vie. Nous nous serions dit que nous nous aimions, vous ne m’auriez
plus rien caché, et nous nous serions mariés sous les félicitations du monde.
A présent, le monde nous regardera avec honte. Car
vous savez le lien qui m’unit à Hector, et je sais que mes bras n’auraient
jamais pu vous apporter ce que vous apportaient ceux de Lyndis,
une guerrière si droite et fière. Vous et moi, nous nous serions mariés, parce
nous nous comprenions tellement bien, et que, vous comme moi, ou moi comme
vous, nous savions bien comment sont traitées les personnes comme nous.
Les personnes qui aiment quelqu’un du même sexe
qu’elles…
"Ninian…"
Adieu, Ninian. Adieu.
Il est temps pour moi de vous dire adieu, de vous
laisser rejoindre dans l’immensité du monde des esprits votre rêve, et une
femme qui vous attend dans son propre cœur. Il est temps pour moi de vous dire
adieu, et d’affronter l’épreuve du monde, où le monde nous regardera avec
honte, Hector et moi.
Un monde que pourtant nous ne craindrons pas, tant
il est la terre fertile de nos rêves…
Quand je retrouve la profondeur de mon rêve, je
me rappelle comment le principe premier, avec le Cœur de la Vie, m’a donné
naissance pour accomplir un rêve.
Je me reposerai sur le Cœur de la Vie, pour
voir en mon temps de misère, ma terre aux fleurs fanées germer en de nouvelles
fleurs plus fortes…
Je ferme les yeux, ouvrant mon cœur au rêve qui
l’habite et l’a créé !
Tous vos sentiments, issus du Cœur profond de
la Vie, sont des arches miroitantes, qui reflètent toute la beauté de la vie,
Lorsque vous cessez de croire que les arches
qui jalonnent vos pas n’ont pas leur raison d’être.
Lorsque vous suivez l’Essence du Cœur de la Vie
qui bat en vous,
Suivant votre chemin,
Vous sentez en vous ce point ultime, où toute
chose et tout être sont un potentiel infini de vie.
Tel le reflet sacré de la pureté qui jaillit du
Cœur de la Vie.
Simplement, il faut patiemment arriver par
votre chemin à ce Cœur de la Vie, qui dans la joie de votre amour, fait
rayonner le monde entier.
Et alors,
Vous sentez que tout autour de vous, reflète ce
que vous êtes, dans votre communion avec le Cœur Eternel de la Vie. »
Une voix s’élève. Je sais qu’il m’attend…
"Eliwood ?"
Attendez, Hector.
Patientez encore. Je dois encore prier, encore
parler au Cœur de la Vie, pour communier avec la Mort, avec tous les êtres et
les choses de la terre et du ciel. Il faut que je cueille la prière du ciel,
pour pouvoir aimer la terre de toute la passion de mon âme, que je partagerai
avec vous comme nous l’avons toujours fait.
Le silence remplace la voix. Je sais que vous
comprenez…
Moi je voudrais tant ne pas détruire et tuer de
ces mystérieux êtres et choses de la nature, mais pourtant mon cœur me dit
d’abord d’écouter leur chanson, faite de tout, présente dans tous les corps de
l’Univers.
Car si vous parvenez à entendre la communion de
l’amour de l’herbe se dressant de la terre au ciel, alors vous entendrez aussi
l’âme des brins morts chanter sa chanson, vous disant de ne pas vous tourmenter
sur leur sort.
La mort est seulement une porte de la vie.
Au cœur de la vie vous sentirez briller le
secret de la mort. Plus encore, le secret de toutes les souffrances, de toutes
les choses encore incomprises.
"Ninian… je
murmure. Merci pour tout… merci…"
Ninian, grâce à vous, j’ai cueilli le secret de la mort, où
brille la vie…
Soudain, je souris. Je comprends à présent que
jamais rien n’est perdu. Mais déjà, insistante, la voix du frère d’arme,
adoucie par la tendresse, sonne.
"Eliwood ? C’est
Hector. Répondez-moi, s’il vous plaît…"
Je souris, malgré moi. Mon frère d’arme a toujours
été de nature passionnée et impatiente, et pourtant il attendra l’éternité pour
mon retour. Nous nous sommes toujours compris, lui et moi…
Depuis l’éternité des temps, j’ai lu dans le
regard d’Hector. J’ai lu qu’il serait prêt à poser ses mains sur mes épaules,
ou à ne jamais le faire si je le lui demandais. A ne jamais le faire ailleurs
que sur mes épaules si je ne le désirais pas.
Car nous avons un étrange, un merveilleux pouvoir
: nous sommes capable de lire dans le cœur de l’autre, et dans de simples
gestes d’amitié nous donner tout ce que nous désirons tant au fond de nous.
Je ne donnerai rien contre la magie de toute cette
merveille qui nous habite. Pas même – et à présent je n’ai plus peur de le dire
– la tranquillité d’un mariage bien vu avec une jeune femme, fût-elle Ninian elle-même.
"Eliwood !! Diable
!!"
Cette fois, je ris. Pauvre petit Hector ! Il a
encore des progrès à faire en ce qui concerne la patience, même si c’est déjà
mieux qu’avant.
Je suis heureux de sentir ce pouvoir en nous. Je
suis tellement heureux de sentir ce pouvoir ! Marcher sur le pont du ciel,
sentir l’Eternité alors que je marche sur le chemin, pour prendre le monde sur
mon cœur, alors qu’une main puissante raffermit mes pas, lorsque j’ai envie de
pleurer, ou de rire.
On dit que chacun a des pouvoirs immenses, mais
jusqu’à où la magie du mien ne s’était pas encore épanouie ? Quels sont les
cieux immenses, que j’ai tant soif de goûter – je le sens ! –, tant soif de
comprendre, tandis que je marche vers le pont du ciel où toutes les choses du monde
commencent à étinceler de merveille ?
Ayez foi en vos rêves, ces ponts célestes qui
vous entraînent vers l’infini ;
Car des ponts qui se brisent, naît des cendres
un pont plus grand encore,
Et votre cœur est à la fois le pont,
Sa transfiguration invincible,
Et l’infini.
Vous portez en vous le chemin de l’infini et
vous êtes l’infini.
J’aurai foi en mon rêve. Je croirai en mon
pouvoir, mon pouvoir d’aimer le monde alors j’étais dans ses bras, partageant
des rires, des larmes, et un faisceau d’Eternité.
Je croirai en la plus grande magie qui fait
étinceler le monde.
Une sempiternelle voix s’élève, inquiète.
"Eliwood… où
êtes-vous ? S’il vous plaît, répondez… je suis inquiet… je vous en prie…"
Hector, je ne vous ferai pas attendre plus
longtemps.
Me voici !!
J’accourre avec tant de précipitation, que je
trébuche, et tombe par terre sans me faire mal, avant de me relever avec
lenteur.
"El… Eliwood ?!
C’est vous ?!"
Ses yeux s’élargissent, et lorsqu’il rencontre les
miens, un soulagement immense se peint sur ses traits. Il a lu quelque chose de
la paix intérieure qui m’habite à présent… mais il va bientôt savoir, qu’à
présent, je n’aurai plus jamais peur.
"Eliwood…" il
murmure, tandis que je m’approche de lui, prenant son cou entre mes mains.
Je m’avance.
Je vais lui dire que je n’aurai plus jamais peur
de dire, et ce que mon cœur dira quand l’Eternité, au cœur de la Vie, aura
prononcé notre mariage.
Tout le mystère de la naissance des fibres et
des flots, c’est la chanson qui vous fait naître et traverser tout maintenant.
Alors je prononce le nom de victoire sans crainte, car son cœur naît quand
brille ce secret que nous partageons éternellement.
"Je vous aime, Hector."
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FIN
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