TITRE : Champignons Raisin

AUTEUR : Sky

DATE : 25.10.2005

RATING : PG 13 (pour le langage et le sujet traité)

ORIGINE : Final Fantasy VII

DISCLAIMER : Final Fantasy ne m'appartient pas. Je ne fais pas d'argent sur les dos de Square Enix, que je respecte baucoup trop pour ça (enfin une partie du staff... Hein Amano ??). Je suis innocente et pure telle l'agneau qui vient de naître (ahem...). C'est pas moi, m'sieur l'agent.

COUPLES : Rufus/Reno, Tseng/Rude...  et euh... Tseng/Reno... Reno/Scarlet... Rufus/Heidegger ^_^ mais nan je blague ! Si j'avais le malheur de faire ça Ma-Chan me truciderait sans même chercher à comprendre.

WARNINGS : Micro-fic écrite en Angleterre pour m'occuper durant mes heures d'oisiveté... Et après je me suis rappelée que j'avais un GameBoyAdvance avec Golden Sun (tiens, d'ailleurs, un de ces quatre, faudra que je ponde un truc sur ce jeu ^ ^ )

J'avais juste envie d'écrire une petite histoire sympa sur Rufus et Reno (comprendre : une histoire où Reno ne finit pas attaché au radiateur ou en larmes aux pieds de Rufy). C'est vrai, quoi. Je sais que c'est marrant de maltraiter les jolis couples, mais faut quand même pas abuser...

A part ça, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et la drogue détruit les neurones (pour peu qu'on en ait à la base, y'a qu'à voir Reno et Rude). Ne considérez pas cette fic comme une incitation à la consommation de produits d'ordre illicite. Oui, je sais que c'est naturel les champignons. N'empêche que c'est illégal. Mais bon, je suppose que si on sort avec le président de la ShinRa on doit pas avoir trop d'ennuis avec la police...

Et enfin, comme le disait si bien je ne sais plus quelle fanfikeuse de FF.net : "And if this thing sucks, it's coz I'm sick and drugged. Nah."

AMBIANCE : Tori Amos comme d'habitude. Tales Of A Librarian, 20 plages et 78:52 de pur bonheur.

 

 

 

Champignons Raisin

Une fiction by Sky

 

 

 

 

            Reno sortit paresseusement de son demi-sommeil. Il avait oublié tous ses rêves à la seconde même où il les avait faits, mais il lui restait une sensation de bien-être diffus, comme après une nuit de songes calmes et apaisants.

Un ruban de lumière se déroulait de la fenêtre de la chambre jusqu'à son visage, lui réchauffant doucement les joues et les paupières. Il se frotta les yeux, soupira, s'étira voluptueusement dans les draps de soie blanche. Il ne s'était jamais senti aussi bien. De toutes façons, rien n'était meilleur que de se réveiller dans le lit de quelqu'un qu'on aimait vraiment, avec le souvenir d'une soirée merveilleuse et la perspective d'une journée entière à ne rien faire.

Reno comptait bien en profiter à fond.

_ Rufuuus ? Tu dors ?

La voix du jeune homme était à peine un murmure. Il se retourna paresseusement. En entrouvrant les yeux, il distinguait l'arrière de la nuque de son amant recroquevillé dans le sommeil.

Reno sourit, allongea la main jusqu'à frôler le haut de son dos.

_ Rufyyy...

Il ne reçut pour toute réponse que le sempiternel grognement-du-matin.

Ses doigts se promenèrent le long de la colonne vertébrale de son amant, amusés du frisson qui naissait sous leur caresse.

_ Réveille-toii, chantonna le garçon à voix basse.

_ Mhhhg...

_ Comment ça mhhhg ? Allez, debout ma puce !

Il y eut un soupir, un froissement de couvertures, puis le visage chiffoné de sommeil de Rufus et ses yeux couleur de ciel pluvieux.

_ Reno, je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça...

L'autre écarta de son front une mèche de cheveux écarlates et se fendit d'un sourire charmeur.

_ Je sais.

Il bailla, cligna des yeux, et reçut avec plaisir le baiser que Rufus déposait sur ses lèvres insolentes.

_ Hmm... J'aime quand tu es comme ça...

_ Tu oses insinuer que je suis de mauvaise humeur d'habitude ?

L'expression de Rufus resta impassible, mais mais ses yeux brillaient malicieusement.

Reno étouffa un éclat de rire.

_ Moi ? Noon.

Le vice-président s'autorisa un demi sourire et glissa les doigts dans la masse de cheveux écarlates qui inondait le visage et les épaules de son amant. Reno s'étira comme un chat, frotta son visage contre le cou de Rufus, quémandant des caresses.

Une belle journée qui s'annonçait, vraiment.

_ Oooh, Ren, tu peux pas savoir comme ça fait du bien d'avoir un jour de libre...

_ Pas de dossiers, pas de rendez-vous...

_ Et la grasse matinée...

_ Yeeeees !!

Reno détailla le visage de son amant. Il avait les paupières à demi fermées, les lèvres étirées en un sourire véritable comme il n'en avait que pour lui. Et sous ses yeux couleur de ciel, il y avait ces ombres profondes que Reno aimait tant, qui s'accentuaient un peu plus après chaque nuit blanche, et qu'il était obligé de maquiller pour que personne ne s'inquiète de ce que le vice-président de la ShinRa faisait de ses soirées. Quelqu'un aurait fini par se douter que ce n'était pas uniquement une histoire de paperasse en retard.

_ Tu veux dormir encore un peu ?

Rufus grimaça en réponse.

_ T'aurais pu y penser avant de me réveiller.

_ Mais je me disais que ce serait dommage de gâcher notre journée de vacances...

Le blond eut un soupir amusé.

_ Avec la nuit que tu m'as fait passer, on n'a rien gâché de toutes façons. À quelle heure on s'est couché, déjà ?

_ Oulah.. Très bonne question, Rufy, très bonne question...

_ T'as oublié ?

_ ... Ouais.

_ Moi aussi.

_ Ah la la.

Reno se glissa dans les bras de Rufus, lui sourit, embrassa les contours de son visage.

_ On est graves, hein ??

_ Les ravages de l'alcool, diagnostica l'autre.

_ Quoi ?? Parle pour toi, ivrogne !! J'ai pas bu une seule goutte hier soir !

Rufus se tourna vers son amant, s'allongea sur son corps nu et offert. Négligemment, ses doigts vinrent jouer sur les lèvres pâles de Reno, esquivant les dents qui faisaient mine de se refermer sur lui.

_ Si je suis un ivrogne, ça fait de toi un méchant junkie, non ?

_ Oh, ça va, c'était juste des champignons, fit Reno avec un geste évasif.

Le blond lui embrassa les paupières.

_ Tu sais que tu es sexy quand tu es défoncé ?

_ Tu sais que tu es sexy quand je suis défoncé ?

Le vice-président étouffa un éclat de rire.

_ À travers tes pupilles dilatées, à quoi puis-je bien ressembler ?

Reno releva la rime, sourit, eut le vague sentiment qu'il avait déjà entendu ça quelque part, puis se rappela qu'il était encore à moitié endormi et qu'il n'avait aucune chance de se rappeler où dans l'état actuel des choses.

Après tout, peu importait.

_ Pourquoi tu n'essaies pas par toi- même ?

_ Reno...

Rufus soupira. Ce n'était pas la première fois qu'il avaient une conversation de ce genre. Ils avaient tous les deux leurs propres mauvaises habitudes, et essayaient de se convertir l'un l'autre aux méfaits de telle ou telle substance. Rufus avait été habitué par son père à boire de l'alcool (comme quoi même le président ShinRa avait parfois de bonnes idées), et il ne disait jamais non à une bonne bouteille ou à un cocktail inédit. Il buvait beaucoup, se soûlait rarement, et arrivait invariablement frais comme une rose à son bureau le lendemain matin. Question de métabolisme.

Reno, quand à lui, avait goûté à la marijuana dans le ventre de sa mère, et, bien qu'ayant essayé touts sortes d'autres drogues aux noms exotiques et aux effets divers, il n'avait jamais perdu son attirance pour son premier amour. On lui avait simplement expliqué depuis que la détention de stupéfiants était un délit, mais aussi et surtout que le test d'admission des Turks comportait un examen minutieux du casier judiciaire et une analyse sanguine approfondie. Après cela, l'herbe était passée du statut d'amante régulière à celui de compagne occasionnelle, et après tout Reno ne s'en portait pas plus mal.

_ Je t'ai déjà expliqué que je ne veux rien avoir à faire ave la drogue, reprit Rufus. Trop dangereux pour mon image.

_ Mais c'est pas comme si tu te shootais à l'héro ou je sais pas quelle autre saloperie !! Les champignons, ça te fera pas de mal et c'est pas addictif, surtout si tu en prends juste une fois pour essayer !

_ Ca ne m'intéresse pas.

Reno lui tira la langue.

_ T'es pas marrant.

_ Au contraire, répliqua l'autre. C'est bien plus drôle de te regarder triper tout seul. Tu peux pas t'imaginer les conneries que tu racontes. "Regarde, Rufus, les lumières de Midgar qui rampent sur le plancher et tourbillonent autour de nous en hurlant..."

_ J'ai dit ça, moi ?

_ Mot pour mot.

_ Waw.

Reno se mit à rire. Il avait toujours prétendu qu'au fond de lui sommeillait un poète maudit. Et comme tous les poètes maudits, celui-là se réveillait dès qu'il était question de psychotropes.

_ Faudra que je raconte ça à Rude, décréta le garçon, sérieux.

_ Quoi, le coup des lumières qui rampent ?

_ Ouais. Je lui raconte mes trips, et lui les siens. Tu peux pas t'imaginer ce qui se passe dans cette petite tête chauve.

_ Rude se drogue ?

_ D'après toi, pourquoi est-ce qu'il porte ces lunettes noires ?

_ Oh. Je pensais que c'était la mode chez les chauves.

_ C'est la mode chez les junkies qui ne veulent pas qu'on voie leurs pupilles dilatées pendant le service, plutôt.

Rufus secoua la tête, s'allongea sur le dos à côté du jeune Turk. Décidément, il allait de surprise en surprise.

_ J'espère juste pour vous que mon père ou Tseng n'apprendront jamais ce léger détail.

_ Tseng est au courant, répondit Reno d'un ton désinvolte. Mais il tient sa langue en échange d'un petit traitement de faveur.

Rufus sursauta, se tourna lentement vers son amant qui souriait d'un air suggestif.

_ Reno ? J'ai mal interprété ta dernière phrase, je crois...

_ Hein ?

Le garço roula des yeux, repassa mentalement la conversation, puis conclut :

_ J'ai bien dit ce que je voulais dire.

_ ... Tu n'es pas quand même pas en train de m'avouer que tu couches avec Tseng dans mon dos? balbutia Rufus, si dépassé par la situation qu'il en oubliait d'être agressif.

Reno parut étonné, puis éclata de rire devant l'absurdité du quiproquo.

_ Moi ? Tu rigoles, plutôt mourir que de me faire Tseng !! Nan, c'est Rude qui s'en charge, t'inquiète.

Alors qu'il prononçait ces mots, Rufus passa par un impressionnant panel d'expressions dans lesquelles le garçon distingua colère, jalousie (pour son plus grand plaisir), incompréhension, soulagement, incrédulité, puis amusement.

_ Tiens tiens. Vous m'en direz tant.

_ Je pensais que t'étais au courant.

Rufus renifla avec dédain.

_ J'ai autre chose à faire que de superviser les histoires de cul des employés, figure-toi.

_ Oh, très bien. Je ne te raconterai pas les miennes, alors.

Il y eut une seconde de silence dans la chambre. Puis Reno se retourna dans un froissement de couvertures, dissimulant un large sourire.

La main de Rufus atterit sur l'arrière de sa nuque, le forçant à le regarder dans les yeux.

_ Reno.

_ Il faut que je t'avoue ça, murmura le garçon. De toutes façons tu aurais fini par le savoir tôt ou tard...

Il détourna le regard puis lâcha, mortellement sérieux.

_ Je suis amoureux de Scarlet.

Instantanément, la silhouette de la femme chargée de l'armement de la ShinRa apparut dans l'esprit de Rufus, son ridicule rire vaniteux résonna silencieusement à ses oreilles.

Non, cette fois c'était vraiment trop gros.

_ C'est ça, et moi je sors avec Heiddeger.

Reno éclata de rire.

_ Tu y as cru pendant un moment !

_ Crétin.

Reno se glissa dans ses bras en souriant.

_ Tu sais que je pourrais jamais te faire un truc pareil...

_ J'espère bien.

Les yeux de Rufus n'en avaient pas l'air aussi sûrs que son ton assuré le prétendait.

_ Oh, allez, Rufy...

Reno l'embrassa doucement, pressant ses lèvres humides contre sa bouche, cherchant sa langue de la sienne.

Un coup de coude rageur l'écarta brusquement. Puis Rufus se leva et disparut dans la salle de bains.

_ Hey ! Rufy, attends !!

La clef tourna dans la serrure.

Reno se jeta sur la porte, tambourina sans vergogne contre le bois laqué.

_ Rufus !! Fais pas l'idiot, tu vas quand même pas prendre ta douche tout seul ?

Pas de réponse. Donc il faisait vraiment la tête.

Reno sourit intérieurement. Dans ces cas-là, la seule chose qu'il lui restait à faire, c'était ravaler son insolence et reprendre son bon vieux rôle de Turk soumis corps et âme à son Respecté Vice Président.

_ Rufuus... Sors de là, s'il te plaît...

Il frappa trois petits coups à la porte, s'appuya négligemment dans l'encadrement, puis prononça la formule magique :

_ Je ferai tout ce que tu voudras.

Une seconde de silence, puis la serrure cliqueta de nouveau et Rufus apparut dans l'entrebaillement.

_ Vraiment tout ?

_ Hmm.

_ Très bien, articula le blond avec un rictus un peu trop large. J'espère pour toi que tu tiens l'alcool.

 

 

 

 

POSTNOTES : Alors ? Alors alors alors ? Y sont pas mignons nos deux délinquants ? Comment ça non ? >.< Celui qui dit que Rufus et Reno vont pas bien ensemble va s'attirer les foudres de tout le staff de la Quatrième Dimension, je vous préviens (voilà au moins un truc sur lequel on est toutes d'accord ^ ^).

Comme vous pouvez le voir, Ma-Chan m'a contaminée avec ses petites fics courtes, mais vu qu'elle donnait plutôt dans le "Cloud, Zack et déprime existentielle", j'ai pensé qu'il fallait que j'écrive du "Rufus, Reno et substances neurotoxiques" pour contrebalancer. Merci à l'article "drogue" du dictionnaire qui m'a été particulièrement utile. Merci à mon frère qui me fournit en littérature décadente (très bonne source d'inspiration pour les histoires de ce style, croyez moi).

Tiens, un dernier truc. À propos du "à travers tes pupilles dilatées, à quoi puis-je bien ressembler ?" je pense que tous les fans d'Excel Saga auront reconnu la fameuse complainte de Menchi (ça veut dire "steak haché" en japonais '~' ) "à travers tes yeux affamés, à quoi pouvais-je bien ressembler ?" ^ ^

Sur ce, je vous remercie d'avoir lu ce modeste chef-d'oeuvre de la littérature quatridimensionnesque (kof kof). Les menaces de mort et autres critiques constructives seront évidemment très appréciées ^^,,,,

 

 

 

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