TITRE : Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté

AUTEUR : Sky

DATE : 15/12/05

BASE : Final Fantasy VIII

RATING : G (enfin ! )

DISCLAIMER : Je ne possède aucun des personnages cités dans cette fic (Linoa, Squall et Seifer). Ils sont la propriété exclusive de Square/Enix à qui ils rapportent une jolie petite somme, merci pour eux. La vente de dindes, de larves et de jeunes coqs est un marché lucratif de nos jours. (et là, une horde de fans en furie débarque dans mon salon en me menaçant de mort… Pitié mesdemoiselles !! Je ne dirai plus de mal de Squall, et je vous laisserai dans votre merveilleuse adoration hystérique. Après tout, si vous refusez de voir que ce mec est un crétin amorphe et catatonique, c’est votre problème.). Ahem.

WARNINGS : Comme vous venez de le constater, je n’ai pas beaucoup d’amitié pour Squall. Tout ce que vous avez besoin de savoir d’autre, c’est que je hais Linoa environ dix fois plus. Z’êtes prévenus. Sinon, si cette fic vous ennuie, lisez au moins les dernières lignes : ce sont les plus importanes.

COUPLE : Néant. Ou alors peut-être un petit Linoa/Squall à sens unique.

RESUME : Conte philosophique : Linoa ou l’Optimisme.

 

 

Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté

Une fiction by Sky

 

 

 

            On a tous déjà souhaité être quelqu’un d’autre. Une vie différente, ailleurs, plus tard. Vivre à l’autre bout du monde, aller mieux, souhaiter pouvoir changer les choses. On voudrait devenir meilleur, tout recommencer. Etre un roi dans un palais d’or ou une libellule dans les cheveux de celui que l’on aime.

 

Elle soupira. Oui, une libellule émerveillée dans une vague de cheveux couleur chocolat ou sur une épaule protégée de cuir noir. Un ver de terre amoureux d’une étoile. Une toute petite bête contre la peau de Squall.

 

« Je t’aime, Squall », murmurèrent silencieusement ses lèvres. Elle repoussa lentement la couverture qui la couvrait jusqu’aux épaules, en extirpa doucement ses longues jambes. Elle se leva, entoura ses bras nus de ses mains. Son corps tremblait, réalisa-t-elle. En partie à cause du froid, en partie à cause l’excitation. Elle se sentait fiévreuse, sous tension, l’estomac noué d’anticipation.

 

Elle respira à fond, chercha à se calmer. Son regard explorait lentement tous les recoins de sa petite chambre, les draps frais et roses du lit, les volets fermés, la lumière crue des lampes, le désordre environnant. La présence de tous ces objets familiers l’aida à reprendre son souffle, remit de l’ordre dans ses pensées.

 

La jeune fille était debout devant son miroir. Sa peau était lisse, se membres d’une élégante longueur. Elle examina ses hanches rondes, ses seins galbés pointant sous la chemise de nuit. Ce corps doux et maladroit la laissait toujours pensive. Etait-elle assez belle ? Est-ce que tout irait bien, même si…

 

Sous ses doigts, la radio commença à diffuser une musique indéterminée, quelque chose de médiocre mais entêtant. Ravie, la jeune fille se mit à babiller en rythme, au hasard, s’amusant de remarquer que la batterie faisait écho à son cœur affolé.

 

Dansotant, elle se glissa jusqu’à la salle de bains pour se livrer au rituel consacré. Se regarder dans le miroir, se féliciter de son teint frais et de ses cernes presque disparues. Bénir les siestes d’après-midi. Se doucher, s’habiller, se maquiller, se coiffer. Pas un instant elle ne cessa de penser à Squall.

 

Ce soir, elle existerait enfin à ses yeux. Elle serait belle. Elle serait brave. Elle n’avait que l’espace d’une danse pour le séduire, il faudrait dire sans parler, allumer en lui la flamme qui brûlait en elle.

 

Est-ce qu’elle n’était pas en train de mettre trop de rose autour de ses yeux ? Pourquoi son ongle s’était-il cassé avant-hier ? Et pourquoi ses cheveux refusaient-ils obstinément de se laisser lisser ?

 

Elle écrasa son poing contre l’évier en signe de frustration.

_ Maaaarre ! Les autre le font facilement et moi je suis encore là à galérer comme une idiote !

 

Un soupir exaspéré franchit ses lèvres roses. Si elle prétendait être à la hauteur de Squall, elle ne pouvait pas se permettre ce genre d’inexactitude. Il fallait être aussi parfaite que lui.

 

Elle se recoiffa solennellement, tira le bas de sa robe pour qu’elle la couvre au moins jusqu’à mi-cuisse. D’après son expérience, personne ne pouvait résister à ses longues jambes dénudées. Certes, cette « expérience » se résumait à la libido aisément titillable d’un grand blond macho répondant au doux nom de Seifer. Ca s’était peut-être mal fini, mais au moins elle avait appris deux ou trois petites choses à propos des hommes… Restait à mettre en pratique sur Squall.

 

_ Squall, hurla-t-elle en pointant du doigt son reflet dans le miroir, tu es à moiiii !!

Elle se sentit tout à fait stupide, se rappela que quand on était une fille ça n’était pas forcément un défaut. Et puis, si elle ne faisait pas un effort pour paraître joyeuse… La soirée serait à mourir.

 

Et puis ce fut l’heure. Elle gagna pas à pas  la salle de réception avec l’impression de flotter malgré le claquement régulier de ses talons hauts sur le sol. Son cœur battait à tout rompre, elle rêvait éveillée de ce qui était sur le point de se passer, réécrivant sans arrêt son rôle, son texte.

 

Quand elle entra, elle était prête. Coup de vent, lolita, naïve et énergique. C’était les grandes lignes du personnage qu ‘elle avait composé pour Squall.

 

 

Il apparut. Son beau visage de glace était impassible, adorable parmi tous les adolescents qui s’agitaient vainement autour de lui. La jeune fille capta son regard bleu acier, lui sourit, s’approcha. Quand elle fut à quelques centimètres, elle trouva le courage de parler.

_ Salut, Squall ! On danse ?

 

Son clin d’œil ne reçut aucune réponse, à part peut-être un soupir dont elle décida de ne pas tenir compte.

_ Salut, Linoa, lâcha finalement le garçon.

Comme il n’ajoutait rien, elle résolut de jouer les entreprenantes et agrippa sa main dans la sienne, juste comme démarrait un slow langoureux.

 

_ Désolé, fit Squall. J’attends quelqu’un.

Il se raidit et resta obstinément sur place, malgré tous les efforts de sa camarade pour l’entraîner sur la piste.

 

Elle sentit son visage se décomposer, fit un effort , avala une goulée d’air et reprit son calme. Drague-le, se répétait-elle. Sois irrésistible. Fais-lui envie.

 

Elle se serra contre lui, nouant ses doigts aux siens

_ Tu attends quelqu’un ? Mais ça ne t’empêche pas de m’inviter à danser en attendant, non ?

Squall lui retira sa main avec une mimique exaspérée.

_ Lâche-moi, s’il te plaît.

 

La jeune fille tenta un dernier sourire, cachant son envie de pleurer derrière une voix trop aiguë. Elle était frustrée et jalouse, elle se sentait stupide et incapable.

_ Dis-moi d’abord qui tu attends !

 

Son amour la regarda dans les yeux, et elle ne put plus sourire.

_ Plus personne, fit Squall après l’avoir dévisagée de ses prunelles glacées. J’attendais Linoa, une jolie brune avec de la personnalité et un brin d’humour. Je regrette qu’elle m’ait envoyé une dinde décérébrée pour danser à sa place. Si tu la croises, dis-lui que j’aimerais avoir de ses nouvelles.

 

            Puis il se retourna et elle resta seule.

 

 

*

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