TITRE : Cordes aux couleurs sang (si j’ai mieux je renomme, promis ! Enfin, il donne déjà un peu l’ambiance…)

AUTEUR : Ma-chan, zeworderfolle dans sa période morbide. Nan, sérieux, c’est du grave là.

DISCLAIMER (oh my, je fais un disclaimer O.O c’est si rare !) : Gazette ne m’appartiennent pas, heureusement pour eux, sinon je me casse kekpart dans le monde où on ferme les yeux sur l’esclavage, et… Je mate toute la journée ? Yattttaaaaaaaaaaaaaa^^ Ils jouent bien en plus, j’en aurais de la chance… (bave et rêve éveillée. Oui ça me fait toujours cet effet quand je tape des fics pendant trop longtemps.)

COUPLE(S) : C’est Gazette… Sur qui j’écris dans Gazette ? Vous voyez qu’elle est bête cette question^^ ;;

WARNINGS : C’est là que ça se corse. D’abord, Yaoi. Ensuite, je préviens texto, Aoi s’en prends plein la gueule. J’ai pas envie de tout dévoiler maintenant, mais… Bref, le pauvre. Ames sensibles s’abstenir, probablement un (ou plusieurs) lemon(s), des descriptions bizarres et/ou trash. J’ai tout dit, je crois. Si vous n’aimez pas le genre, fuyez, et vite, parce que j’essaye d’écrire une fic sérieuse et plutôt noire.

NOTES : Déjà, fic à la première personne au passé, je fais TOUJOURS des fautes ou des changements de temps. J’ai du mal à écrire comme ça. Je suis maso alors je le fais tout de même, mais avertissez-moi à la première faut siouplé… Pitié ?

Sinon, autant j’aime faire souffrir Aoi, autant la fic risque de s’avérer longue et j’aurais des difficultés à la terminer, je pense. Vos encouragements sont les bienvenus, surtout ceux de Sky & Mlle Hughes sans lesquels la fic n’aura probablement pas de fin. N’hésitez pas à me mailer, j’accueille toujours les mails avec grand plaisir !

Bon, ceci dit, je me tais et je vous souhaite à tous une bonne lecture^^

 

 

Cordes aux couleurs sang : Chapitre 1

 

By Ma-chan

 

 

            Je me retournai discrètement. Légèrement en retrait derrière moi, Reita jouait de la basse, ses doigts habiles faisant vibrer les cordes, mais il ne semblait pas se concentrer sur ce qu’il faisait. Non, ses yeux quittèrent son instrument pour se poser sur Uruha. Qui fit une autre erreur.

 

_ « Stop ! STOP ! » claironna Ruki.

 

            Je déviai promptement mon regard sur ma propre guitare.

 

_ « Qu’est-ce qui t’arrive, Uruha ? C’est la troisième fois ! » demanda le chanteur, à peine plus doucement.

 

            Uruha secoua la tête.

 

_ « Je crois que j’ai besoin d’une pause… »

 

            Il quitta la pièce, et Ruki et Kai se lancèrent à sa poursuite le premier instant de surprise passé.

 

            Ne restaient plus que Reita et moi dans la pièce. Il intercepta mon regard interrogateur, haussa les épaules et déposa sa basse pour se saisir d’une cigarette. Je m’assis à côté de lui ; Uruha n’avait pas besoin d’une armée et puis, c’était agréable, un moment rien que pour nous deux. C’était bien trop rare à mon goût.

 

            Et ce moment-là, comme tous les précédents, fut bien trop vite écourté.

Ruki entra en coup de vent et s’assit à côté de mon bassiste, rompant instantanément notre éphémère tranquillité.

 

_ « Alors ? » demanda Reita, levant le nez de sa cigarette. 

 

            Ruki lui passa un bras autour des épaules, s’appuyant contre lui.

Je déglutis. Je ne supportais pas les démonstrations quotidiennes d’amitié … Virile, de Ruki. Surtout qu’il ne le faisait que lorsque les deux étaient seuls, ou presque, sans se préoccuper de moi.

 

_ « Kai ramène Uruha chez lui, » soupira Ruki.

« Je doute qu’il revienne de sitôt. »

_ « Je vais y aller alors, » dis-je, un peu plus acidement que je ne l’avais voulu.

 

            Je rangeai ma guitare dans son étui et quittai rapidement la pièce, sans un regard en arrière.

 

_ « Aoi ! » hurlèrent-ils, mais j’accélérai l’allure.

 

            J’en avais marre, marre, par-dessus la tête d’eux deux. Que Ruki le réclame et qu’ils me brisent le cœur une bonne fois pour toute !

 

            L’un des deux, ou les deux je ne sais pas exactement, se lancèrent à ma poursuite. Je me mis à courir, et je m’enfonçai dans les locaux de la PS Compagny au lieu de sortir directement sur le parking, là où ils me chercheraient en premier.

 

            Une des portes des loges était entrebâillée. Je m’y engouffrai, la refermai derrière moi en tirant le verrou et me laissai aller. Le carrelage et le mur étaient froids contre mon corps en sueur, mais ça me faisait un bien fou. J’enfoui mon visage dans mes bras, cherchant à la fois à récupérer mon souffle et à contenir les sanglots qui menaçaient de percer. Finalement, ce furent les larmes qui passèrent le barrage des paupières, et je me laissai aller. Depuis combien de temps tout cela durait-il ? Un mois, deux mois ? Je ne le supportais plus. A vrai dire, je ne l’avais jamais supporté, mais Ruki ne se montrait pas aussi entreprenant, et je pouvais espérer… Maintenant, ça ne m’était même plus permis.

 

            Un bruit sur ma droite attira mon attention et je relevai la tête précipitamment.

 

                        Oups.

 

            Miyavi se tenait là, debout devant moi. Dans ma précipitation, je n’avais pas pensé à dans quelle loge je m’engouffrais… Zut. J’allais lui devoir des explications, et j’étais sûr qu’il en parlerait autour de lui, ou tout du moins à Kai. Et j’avais encore moins envie de dire au reste de Gazette ce qui n’allait pas. Je ne voulais pas que Ruki ou moi, ou encore pire, Reita, soit obligé de quitter le groupe.

 

            J’essuyai mes larmes d’un geste rageur, attendant les questions qui ne venaient pas. Non, miyavi avait un air vague et absent, et il s’approcha de moi d’une démarche maîtrisée, contraire à son trop-plein d’énergie habituel.

 

            Il ne dit pas un mot, mais s’assit à côté de moi et me passa un bras autour des épaules, m’attirant contre lui. Je me laissai aller.

 

_ « Merci, » dis-je au bout d’un certain temps.

 

            C’était la première fois que je le voyais comme ça. La première fois que je le rencontrais réellement, je crois.

 

            Ses doigts se resserrèrent sur mon épaule, rassurants.

 

_ « Vas mieux ? » demanda-t-il en me regardant comme s’il n’arrivait pas à fixer son regard. J’acquiesçai, et il se leva soudain, emportant toute la chaleur réconfortante avec lui.

 

            Il passa dans la cuisine, et je l’entendis sortir un verre et faire couler un liquide quelconque. Bizarrement, ce bruit me donna soif aussitôt. Miyavi faisait exactement ce qu’il me fallait.

 

            Il ressortit, un verre à la main.

 

_ « Tu veux aller mieux ? »

 

            Je ne fis pas attention à ses paroles et m’empara du verre. Un jus de fruit. Dans mon état, et connaissant par ouï-dire le personnage, j’aurais pensé qu’il m’offrirait un alcool, fort. Mais non, et le jus de fruit fit le plus grand bien à ma gorge desséchée. Pourquoi miyavi avait-il ça dans sa loge, aucune idée, mais ç’avait été une chance pour moi.

 

            Il s’accroupit en face de moi, me fixant du regard. Je m’étais appuyé contre le mur, en quête de sa fraîcheur salvatrice. Miyavi semblait attendre quelque chose. Des remerciements, peut-être ?

 

_ « Merci, » fis-je.

 

            Il secoua la tête, sans un mot.

 

_ « Qu’est-ce qu’il y a ? » demandais-je.

 

            Il soupira. Je commençais à me sentir mal à l’aise, et il le vit. Il posa la main sur mon front, ferma mes paupières.

 

_ « Détends-toi et respire. »

_ « Mais… »

 

            Qu’est-ce qu’il y avait dans ce verre ? Je commençai à paniquer. Je n’aurais jamais dû lui faire confiance. J’essayai de me relever, mais il me retint.

 

            Il s’assit à côté de moi comme il l’était auparavant, et passa à nouveau un bras autour de mes épaules.

 

_ « Ca va aller mieux, tu vas faire un beau voyage. Je vais bien m’occuper de toi, promis. »

 

            Je n’aurais pas dû faire confiance à miyavi et ses pupilles dilatées. Je ne devrais pas lui faire confiance, je devrais sortir d’ici, hurler, supplier qu’on m’amène à l’hôpital, pourtant j’en avais assez d’être raisonnable. Je ne devrais pas lui faire confiance, mais je le fis tout de même, je m’appuyai contre lui, j’attendis. Je crois que j’en avais assez d’être sage, que j’en avais assez d’être tout court, que j’étais prêt à saisir tous les échappatoires.

 

            Une sorte d’appréhension s’empara de moi. Tous mes muscles étaient tendus, et je sentais la sueur perler à mon front. Cette angoisse me submergeait, mais la main de miyavi caressa mon épaule, mon cou. Je tournai mes yeux pour rencontrer les siens, et ses pupilles semblèrent tourner sur elles-mêmes, comme un manège noir, qui s’arrêtait, repartait, et tournait, tournait… J’éclatai de rire. C’était amusant !

 

            Je tournai les yeux. Le carrelage, blanc et noir, se mettait à avancer, à défiler comme une armée de soldats en marche, qui avançait vers moi. La main de miyavi glissa de nouveau sur mon épaule, et je ris. Ils étaient drôles, ces petits carrés, ces soldats de plomb que je pouvais renverser à tout moment. Je tendis la main vers eux, ils étaient chauds, brûlants. Ils grimpaient sur les murs, où ils se transformaient en taches de couleur, mouvantes, muantes, jaunes, rouges, bleues, vertes. 

 

            Miyavi se leva, mais je l’entendis au lieu de le voir. Il était grand, petit, plusieurs à la fois, il marchait vite et lentement. J’essayais de lui raconter, de lui demander s’il voyait la même chose que moi, mais les mots qui sortaient de ma bouche avait le même goût que le fruit dont j’avais avalé le jus un moment plus tôt.

 

            Miyavi dit quelque chose, et j’avais l’impression que je humais le son de ses paroles, que je le mangeais, le goûtais.

 

            D’un coup, j’eus l’impression que toute la sagesse du monde, ses règles, ses lois, ses expériences, se déversaient en moi. J’étais possesseur d’un esprit plus vieux, âgé de plusieurs millénaires, je savais.

 

            Les murs se rapprochaient de moi, je me fondis en eux, bienheureux et bien-aimé. Englobé par cette impression, je fermai les yeux, et mon esprit sembla aspiré à des lieux de là, vite et loin, trop vite, d’un coup plus lentement, et je me retrouvais ailleurs, dans une autre sphère, tout était vrai, tout était faux. J’avais oublié la notion d’irréel, et de réel, même.

 

            J’ai dû me lever. Je savais tout, j’entendais tout, je voyais tout, à des kilomètres à la ronde. J’ai dû faire le tour de la pièce, au milieu des soldats, des couleurs, dans les sons extérieurs, presque étouffants. La circulation, l’odeur des frittes d’un misérable fast-food, je les percevais, et même plus encore, plus loin, toujours plus loin…

 

            … Puis j’ai eus l’impression de retomber sur terre. J’étais assis contre le même mur, à la même place, et miyavi me regardait. Ses pupilles reprenaient leur forme initiale, je crois, lentement. Il me sourit, étrangement, doucement. Ma tête était emplie de sensations bizarres, d’idées bizarres. Je me levai, doucement, et sortis. Miyavi ne me dit rien et ne tenta pas de me retenir. Je l’en remerciai mentalement. Pour l’instant, j’avais besoin de calme, de repos.

 

            Dehors, le jour se levait doucement. J’avais quitté la répétition au milieu de l’après-midi… Je refusai de me poser davantage de questions. Je voulais rentrer, et dormir.

 

            Je retrouvai ma voiture, démarrai, et arrivai chez moi sans le moindre accident par je ne sais quel miracle. Je ne pris même pas le temps d’allumer la lumière, ou de refermer à clef derrière moi. J’atteignis ma chambre, laissai glisser mes vêtements au sol et m’engouffrai sous les draps. Je voulais dormir, remettre mes idées au clair.

 

            Je me demandai ce que Reita et les autres diraient s’ils l’apprenaient, puis silence.

 

 

 

Ce que s’appelle une descente aux Enfers pour notre cher petit Aoi 

 

Aimé ce chapitre ? Détesté ? Les commentaires sont (une fois encore) les bienvenus à machan_gamera@yahoo.fr . Ceci dit, la fic ne va pas s’arranger… Le chapitre suivant sera un ch’tit peu plus ‘cool’ (ahem) pour Aoi, et après, fini, ça continue à descendre, ça touche le fond et ça creuse encore (n’est-ce pas Sky ? mdr).

 

Voilà, donc à la prochaine (peut-être, si je peux écrire la suite…)

 

 

 

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