TITRE : Un bouquet de bananes

AUTEUR : Sky

DATE : 23/01/06

BASE : Jrock

PERSOS (ahem) : Gackt, Hyde, miyavi

RATING : PG 13

DISCLAIMER : Je sais, la fanfic a ses limites et quand on commence à s’attaquer à des personnes réelles il faut se poser quelques questions. Pour  ma défense, je peux quand même dire que la plupart des chanteurs de J rock ont une fâcheuse tendance d’accorder autant (voir plus) d’importance à leur look qu’à leur musique. C’est le principe du visual me direz-vous, et d’ailleurs je vais pas m’en plaindre vu les résultats que ça donne. Bref. Tout ça pour dire que miya et les autres cultivent leur propre personnage, et que dans ces circonstances y’a (presque) plus de honte à les martyriser dans une fic. Cela étant dit, tous les évènements cités sont une pure fiction, je ne fais pas d’argent en utilisant leur image, etc. etc. etc.

RESUME : L’essentiel, quand on est une célébrité, c’est de savoir s’entourer. Le problème de Hyde est qu’en l’occurrence il est plutôt mal entouré.

WARNINGS : Rien de très spécial. J’ai juste écrit ce truc dans l’effervescence post-visionnage de moonchild. Le titre est évidemment une référence au « bouquet de roses » de Ma-chan.

 

 

 

Un bouquet de bananes

 

Une fiction by Sky

 

 

 

Hyde s’inclina une dernière fois face au public en délire. C’avait été une belle performance, vraiment. Sa voix était claire et profonde, soutenue par une sonorisation impeccable. Il faudrait qu’il pense à remercier le technicien la prochaine fois qu’il le croiserait.

Ce soir, Hyde avait la sensation d’avoir fait de son mieux. Et vu la réaction de ses fans, il n’était apparemment pas loin de la vérité.

 

 

_ Merci ! Merci beaucoup, lança-t-il à la ronde.

 

 

Puis il empoigna sa guitare, se leva de son tabouret et quitta la scène avec un petit signe de la main.

Une fois en coulisses, tous les membres du staff qui croisèrent son chemin s’arrêtèrent pour l’embrasser et le féliciter chaleureusement. Hyde ne put répondre que d’un sourire fatigué. Il était heureux de sa performance, mais pour le moment il n’avait qu’une envie : faire une petite pause dans sa loge avant de rentrer chez lui.

 

Même dans la pénombre du backstage, il sentait le début d’une migraine battre ses tempes. Le son était impeccable, d’accord. Mais à présent qu’il y pensait, le retour était peut-être réglé un (tout petit) peu trop fort.

Enfin. Une tasse de chocolat chaud et le silence de sa loge seraient le meilleur remède.

 

Hyde atteignit la porte où était placardé un écriteau portant son nom et actionna la poignée, faisant mine de ne pas remarquer les cœurs qui avaient été ajoutés au stylo bille su la pancarte.

Il soupira d’aise, se voyant déjà allongé dans son canapé de cuir, décompressant du stress et de l’excitation de la journée….

 

_ Konbanwa, Haido-chaan !!

 

Hyde se figea sur place. Oh oui, il s’y voyait déjà, sur son beau canapé, jusqu’à il y avait environ une seconde. Maintenant, il sentait venir quelques petites complications.

 

Il écarquilla les yeux, se passa machinalement la langue sur les lèvres.

 

_ Bon. On m’explique ?

 

Il s’approcha lentement. Sur son fauteuil, au beau milieu de la pièce, il y avait Gackt, langoureusement allongé et fendu d’un sourire mutin. Ses yeux pleins des malice brillaient d’une nuance de vert inconnue de la nature. Quelques mèches de cheveux retombaient anarchiquement sur son visage. Il se redressa paresseusement sur un coude, croisant et décroisant les jambes sous le nez de Hyde qui ne put que remarquer les cuissardes, les bas résille et le mini mini mini short noir assorti.

 

_ Gackt ?

_ Oui ? Tu aimes ?

_ Euuh

 

Hyde haussa les épaules, évacuant la question.

 

_ Je peux savoir ce que tu fais là ?

_ Mais bien sûr ! Je suis venu te féliciter pour ton concert. Enfin, *je* suis venu…

 

Gackt se retourna par-dessus le dossier du canapé, en direction du dressing-room qui jouxtait la pièce.

 

_ Miyaviii !! T’es où, beau gosse ??

 

Il y eut un bruit de vêtements chiffonnés, et le J-rockeur apparut, vêtu d’un pantalon de cuir râpé et d’un T-shirt trop court appartenant vraisemblablement à Hyde, qui portait l’inscription « slut ».

 

_ Salut, lâcha-t-il d’une voix rauque à l’adresse de ce dernier. J’espère que ça ne te dérange pas si je t’emprunte ça.

_ Comme tu veux.

_ Cool.

 

Miyavi découvrit une canine en ce qui devait être l’équivalent d’un sourire et s’approcha de Hyde. Comme il sortait de la pénombre du dressing-room, le chanteur put distinguer ce qu’il avait dans les mains.

Un régime de bananes.

 

Miyavi le lui tendit avec un haussement d’épaule.

 

_ Félicitations.

 

Hyde accepta les fruits avec résignation, les gratifiant d’un regard sceptique.

 

_ Merci. Charmante attention.

 

Gackt éclata de rire, et tapota la place à côté de lui dans le canapé.

 

_ Assieds-toi, Haido-chan ! u viens de chanter de chanter pendant deux heures, ça crève.

 

_ L’autre acquiesca mollement. Baissez les armes, vous êtes cernés. Avec Gackt, toute résistance était inutile.

Il se laissa tomber à côté de son collègue, observant son accoutrement. Immédiatement, miyavi s’affala à ses côtés.

 

_ Je me trompe, articula ce dernier, ou bien t’es pas content de nous voir ?

 

Hyde soupira.

 

_ Mais si, bien sûr. Qu’est-ce qui te fait croire ça ? Je suis frais comme une rose, tu vois. Tout à fait en état.

 

_ Merveilleux ! Gackt se mit à gigoter. On a tellement aimé ton show, on s’est dit que ça serait marrant de venir te féliciter directement. D’ailleurs, les vigiles n’ont pas fait trop de manières pour nous laisser passer. Simplement, comme on n’avait pas de fleurs à t’offrir…

 

_ On a amené des bananes. Tu partageras avec Laruku, termina miyavi.

 

_ Trop aimable.

 

Gakt sourit, dévisagea Hyde de haut en bas (ce qui équivalait finalement à peu de chose), sourit un peu plus.

À cet instant précis, le chanteur sentit la dure réalité le heurter en plien visage : il était la seule personne sobre dans cette loge.

 

_ Gackt, écoute-moi. Je t’aime beaucoup, mais j’apprécierais que tu arrêtes de venir cuver dans le backstage après mes concerts, et…

 

Il s’interrompit en voyant l’air de félicité avinée qui se peignait sur le visage de son comparse.

 

_ Hé, miyavi-kun, roucoula ce dernier, t’as entendu ? Il m’aime beaucoup !! Oh, je suis…

 

_ Mais oui, c’est ça, moi aussi. Hyde, t’aurais jamais dû dire ça. Si tu savais dans quel état il était, tout à l’heure, dans le public…

 

_ Mais c’est pas de ma faute, protesta mollement Gackt. Quel besoin il avait de mettre ce jean tout moulant et de se déhancher dans tous les sens, d’abord ?

 

Hyde sentit la migraine revenir au galop, et se frotta vigoureusement les sinus.

 

_ Gackt, tu es prié de t’intéresser à ma musique, pas à mon déhanché. Et puis je te signale que tu fais pareil. En pire.

 

Le jeune homme cligna des yeux en essuyant le coup de gueule. Puis il lui adressa un sourire béat et articula :

 

_ T’es beau quand tu t’énerves, Ha-chan.

 

Hyde soupira bruyamment. Ca ne servait pas à grand-chose, mais au moins ça soulageait.

 

_ Laisse tomber, conseilla miyavi.

 

_ Ouais, t’as raison. Mais quand même, tu aurais pu l’empêcher de boire avant de venir.

 

_ Mais c’était sa tournée, marmonna l’autre.

 

_ Oh.

 

Hyde renonça à discuter avec un miyavi tout aussi imbibé que son collègue, même si ça se voyait moins. Il changea de position dans le canapé pour éviter la cuisse de Gackt qui semblait rechercher la compagnie de son postérieur. Puis il s’installa le plus confortablement possible et porta machinalement une main à la poche de son jean.

 

Laquelle s’avéra aussi vide que le crâne d’une groupie à un concert de Malice Mizer.

 

_ Hé, les mecs, lança-t-il à la ronde. Puisque vous êtes là, rendez-vous utiles. Quelqu’un a une clope ??

 

Une cigarette se matérialisa entre les doigts de Gackt environ une demi-seconde plus tard, accompagnée d’un grand sourire colgate.

 

_ Tiens. Mais tu sais, y’a pas que les cigarettes dans la vie…

 

Hyde refusa de relever le sous-entendu scabreux et se tourna vers miyavi qui finissait de fouiller dans son paquet-à-tabac-et-autre-substances-sympathiques.

 

_ Tiens, conclut-il en tendant à Hyde l’objet tant convoité. C’est ma dernière, on partage ?

 

Comme l’autre hochait la tête, il porta la cigarette à sa bouche, l’alluma, prit une grande bouffée, puis la fit passer à son collègue.

 

Hyde ne put même pas profiter de sa clope en paix. Un regard un peu trop attentif était rivé à ses lèvres entrouvertes.

 

_ Qu’est-ce que tu veux ENCORE ?? grogna-t-il à l’adresse de Gackt.

_ Tu le sais très bien, susurra Gackt. Ou si tu ne le sais pas c’est que tu n’as pas envie de le savoir… Hmm ??

 

_ Gackt, tu gaves. Maintenant, tu te calmes ou tu sors de ma loge.

 

_ Bonne décision.

 

_ Ta gueule, miyavi. Ca vaut pour toi aussi.

 

_ Mais j’ai rien fait !!

 

Hyde fronça les sourcils, sentit une bouffée de colère le submerger. Il était fatigué, il voulait juste se reposer un peu avant de rentrer à al maison voir Megumi et Rei. Il ne demandait pas grand-chose. Un chocolat chaud. Une aspirine. Un peu de silence.

 

_ Foutez le camp de chez moi, bordel !!

 

Il se leva d’un bloc, ouvrit la porte avec une humeur non dissimulée.

 

_ En avant, la sortie est par là.

 

Miyavi fronça les sourcils.

 

_ ‘Tain, t’es pas marrant quand t’es comme ça. C’était bien la peine de t’amener des bananes. Je me casse.

 

Il s’arrêta une seconde, jeta un regard à Gackt pour voir s’il le suivait. Comme le chanteur ne bougeait pas, miyavi haussa les épaules et quitta la pièce de sa démarche habituelle, emportant pour toujours le T-shirt « slut » de Hyde.

 

Un bien mince sacrifice si cela pouvait acheter sa tranquillité.

 

_ Très bien, un problème en moins, conclut Hyde quand il eut disparu. Gackt ?

 

_ Voui ?

 

_ Je suppose que je vais devoir te sortir moi-même ?

 

_ Tu peux toujours essayer, chantonna l’autre.

 

Hyde sourit compulsivement. Alors comme ça il voulait jouer au plus malin ? Très bien. Il pouvait le faire aussi.

 

_ Bon, commença le chanteur, qu’est-ce que tu veux exactement ?

 

_ Mais rien, mentit l’autre avec un grand sourire.

 

_ Alors pourquoi est-ce que tu es là ?

 

_ Pour te témoigner mon indéfectible admiration et l’amitié éternelle et virile que je te porte, bien sûr.

 

Hyde faillit chercher un post-it pour noter cette phrase grandiose et la montrer à Gackt quand il aurait dessoûlé, puis il se ravisa. Ce n’était pas le moment pour ce genre de futilités.

 

_ Très bien. Au nom de notre amitié éternelle, suis-moi.

 

Gackt se leva docilement du canapé et s’approcha de son aîné. Tant qu’on ne lui demandait pas de prendre la porte, il n’avait pas de raison de refuser. D’ailleurs, le suivre était en gros tout ce qu’il demandait pour l’exécution de ses projets.

 

Du moins le pensait-il.

 

Grave erreur.

 

Par l’effet d’une amnésie éthylique soudaine ou d’une perte de mémoire momentanée, le jeune homme oubliait une des particularités les plus remarquables de Hyde : il avait passé toute son enfance à porter des robes (ce qui avait peu de rapport avec le sujet, mais tout de même) et à pratiquer les arts martiaux..

 

Hyde fit un pas de côté, donna un coup de pied nonchalant derrière le genou de son congénère qui s’effondra, emportant avec lui toutes ses illusions. Il n’eut plus qu’à le récupérer avant qu’il ne heurte le sol et, faute de pouvoir le porter (question de surface corporelle), il le traîna jusqu’à la petite salle de bain de la loge.

 

_ Dis, Gackt, fit-il d’un ton détaché, tu sais comment on fait pour se débarrasser vite et bien d’une grosse cuite comme la tienne ?

 

L’autre cligna des yeux, considéra un instant la merveilleuse créature qui le tenait dans ses bras. Puis il réalisa qu’il était peut-être temps de commencer à se débattre.

 

_ NAAAN !! PAS LA DOUCHE ECOSSAISE !!

 

Il se mit à s’agiter confusément avec le vague espoir d’échapper à son sort. Mais Hyde le tenait, et ne le lâcha que sous le jet d’eau glacée qu’il venait d’allumer.

 

Gackt poussa un hurlement peu mélodieux, et avec tous ses efforts pour éviter la douche froide il ne réussit qu’à faire partager à son collègue l’état d’humidification avancée dans lequel il se trouvait.

Hyde jura, essaya de fermer l’arrivée d’eau, glissa bêtement (vous avez déjà essayé de prendre une douche en chaussures ? ) et se rattrapa in extremis à Gackt et au robinet.

 

_ Et merde.

 

_ Tout ton bel effet gâché, hein, gloussa Gackt, trempé et le tenant par les poignets pour l’empêcher de tomber tout à fait.

 

Hyde ronchonna une réponse. Effectivement, tout son bel effet gâché. Maintenant, si Gackt pouvait le remettre debout…

_ Hey, mec, c’est sympa de me tenir, mais…

 

Le jeune homme sourit, secoua la tête. Puis il ferma le robinet de douche d’un coup de coude, poussa contre le mur carrelé et lui tint les poignets bloqués au-dessus de sa tête.

 

_ Gackt, prévint Hyde qui sentait venir l’embrouille, tu n’as pas intérêt à faire ce que tu as envie de faire.

 

_ Trop tard, répondit l’autre avec un grand sourire.

 

Gackt écarta une mèche de cheveux humides du front de son ami, du bout des lèvres. Hyde sentait ce corps étranger contre le sien, tellement plus grand et plus fort que ceux auxquels il était habitué…

 

À la réflexion, ça n’était pas la première fois que Gack lui faisait des avances plus ou moins bien déguisées selon l’heure, le lieu et le taux d’alcoolémie. Mais il ne se souvenait pas avoir jamais été dans ses bras ainsi, à part peut-être pour moonchild.

 

Les quelques fois où il y avait réfléchi, il pensait qu’il ne pourrait pas s’empêcher de le repousser avec une grimace de dégoût. Mais finalement…

 

Gackt sourit contre ses lèvres. Il ne l’embrassa pas, mais resta tout contre lui, leurs deux bouches honteusement proches.

 

Le cerveau de Hyde lui disait de s’écarter de son ami avec un sourire d’excuse.Son bas-ventre lui disait de lui sauter dessus.

 

Les lèvres parfaites de Gackt effleurèrent son visage. C’est à cet instant précis que plus de trente ans de vie rationnelle et de comportements socialement acceptables partirent en fumée.

 

Hyde jeta ses bras autour du cou de son collègue, s’agrippa au peu de vêtements qui s’y trouvaient, et l’embrassa à pleine bouche.

 

Ils étaient à peu près aussi surpris l’un que l’autre. Il n’empêche que ce fut u très joli baiser, d’environ une demi minute. Quand ils se séparèrent, Gackt lui caressa tendrement les cheveux, le serrant contre lui avec chaleur.

 

_ Hyde… Je… Enfin je veux dire…

 

L’autre s’amusa du bégaiement soudain.

 

_ Je sais, c’est inattendu. Ecoute, tu n’as qu’à te réveiller avec la gueule de bois demain matin et prétendre que tu ne te souviens de rien.

 

_ Mais… Et toi ??

 

_ Quoi, moi ?

 

_ Ta femme qui t’attend ??

 

_ Oh.

 

 

Hyde haussa une épaule, considéra Gackt de ses yeux sombres, et se passa la langue sur les lèvres.

 

_ Eh bien ma femme qui m’attend… M’attendra.

 

L’autre éclata de rire. Puis il se glissa hors de la douche, attrapa une serviette, en tendit une autre à Hyde. Tous deux échangèrent un clin d’œil, absolument dépassées par les circonstances et tout à fait disposée à en profiter.

 

Gackt attira son compagnon à lui, embrassa sa tempe, l’amena doucement jusqu’au canapé qui trônait au milieu de la loge. En voulant s’y installer, il s’aperçut que le fameux bouquet de bananes de miyavi y était toujours.

 

_ Tiens, fit-il en le tendant à Hyde. Si jamais ta femme t’engueule, tu lui offriras ça.

 

Le chanteur sourit. Puis il posa le bouquet par terre, s’allongea sur le canapé, et ferma les yeux.

 

 

*

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