Bonjour tout le
monde ! J’ai lu vos fics, et bravo encore ! Non seulement pour les écrits en
eux-mêmes, mais aussi pour votre tolérance à l’égard des relations humaines, de
l’homosexualité… etc… j’espère vraiment en voir
d’autres de vous !
Pour note personnelle,
je pense que TOUS les couples peuvent être touchants… tant qu’on écrit bien !
Autant Lloyd x Colette que Lloyd x Génis… etc… je crois que c’est vraiment important de ne pas se
cantonner au « type » du couple.
Pour l’heure,
cependant… c’est sur un autre couple que je vais écrire. Un plus original, mais
peut-être pas tant que ça.
Bonne lecture !
Pour
un Cœur Régalien
By Lord Ma-koto Chaoying
(Près du campement…)
Une tornade vivante manqua de renverser toute la
tente.
« Yo ! C’est toi, Régal
! »
Il s’approcha de moi, l’air intéressé par ce que
je faisais.
« Mais tu cuisines, wouah
! Une soupe de légume ! J’adore çaaaaaaaaa ! »
Je souris légèrement. Je connaissais ses goûts.
« Ne touche pas. Tu vas te brûler. »
Mais les choses font qu’il est difficile
d’empêcher un Lloyd de ne pas venir renifler une soupe de légumes toutes les
deux secondes.
« Hum… hum… »
Il s’avançait dangereusement son nez de la
marmite.
« Lloyd, tu vas te brûler. » dis-je d’un ton que
je voulais à la fois ferme et persuasif, bien que je susse que c’était inutile.
« Mais nan ! T’inquiète
pas ! Je vais pas… AAÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏ-EEEEEEUUHHH ! C’EST
CHAUD ! ÇAAAAA BRÛL-LEEEEUUHHH ! »
Et lui de courir dans tous les sens en hurlant. Je
soupirai, sans pour autant m’empêcher de sourire. A chaque fois, c’était la
même comédie. Je calculai qu’il allait encore courir pendant 5 minutes, et qu’à
précisément 4 minutes 45 secondes et 04 centièmes, il faudrait l’arrêter avant
qu’il ne se jette dans la rivière venue, laquelle s’avérait être l’Aguédon du Sud où grouillaient les piranhas.
« AAAAHHHHH ! J’VAIS MOURIIIIRRR ! CHAUD, CHAUD,
CHAUD ! »
4 minutes 23 secondes et 12 centièmes. Je me
reculai pour éviter un Lloyd bouillant qui passait à toute vitesse devant moi.
Ce n’était pas encore le moment.
« J’VAIS M’JETER DANS LA RIVIERE ! »
4 minutes 45 secondes et 03 centièmes… (Hum, je me
suis trompé. Je dois manquer de précision, décidément.) Alors qu’il passait
pour la énième fois devant moi, je l’attrapai par le col, et l’installai sur
mes genoux pour le coincer avec mes pieds et ainsi appliquer l’eau d’un chiffon
mouillé sur la brûlure de son visage.
« AAAAAAHHHHH ! »
« Lloyd, n’ouvre pas la bouche pour crier. »
« Et TU espères que je fasse quoi d’aut… AAÏÏÏÏÏÏ-EEEEUUHHH ! »
Je continuai à le tenir fermement, tant en
épongeant d’eau la blessure.
« Je t’avais prévenu, tu aurais dû m’écouter. Les
brûlures font mal si tu bouges. »
Le résultat fut qu’il resta sans bouger sur mon
giron tandis que j’aspergeais délicatement son visage d’eau. Pendant quelques
minutes, il parvint miraculeusement à se tenir tranquille. Mais le problème est
qu’il s’appelle Lloyd, et qu’un Lloyd est intenable. Déjà, il commençait à
bouger.
« Lloyd, cesse de t’agiter. 5 minutes minima sous
l’eau sont nécessaires pour les brûlures. »
Au prix d’un effort insoutenable, il consentit à
rester tranquille. Tout d’abord, pour passer le temps, il s’amusa à regarder le
paysage et à compter les grains de sable. Mais ce n’était guère passionnant,
pas pour un jeune cœur aussi ardent que le sien. Le résultat fut que…
« Lloyd ! Tiens-toi tranquille, ou je déverse la
marmite de soupe sur ta brûlure à la place de l’eau fraîche. »
« Oh, non ! Et… »
« …et »
« Et la soupe, alors ! Je
pourrais même pas la goûter ! »
Je me mis à rire. Décidément, il était unique en
son genre. Alicia n’avait pas son ridicule candide, si touchant pourtant, une
innocence risible et si tendrement drôle…
« Calme-toi donc. J’ai bientôt fini. »
Mais déjà il avait entrepris un nouveau jeu, tant
il lui était impossible de rester en place longtemps. A présent, sa curiosité
s’était tournée vers mes cheveux, qui, je dois le reconnaître, peuvent attirer
l’attention. Il s’amusa à effleurer les longues boucles argentées, puis
bientôt, il devint plus audacieux. Il tira dessus, passa ses doigts au milieu
des vagues que dessinait ma chevelure, toujours par jeu, toujours comme un
enfant. Sans que je ne comprisse pourquoi, cela m’émut.
Qui avait l’habitude, jadis, il y avait de cela si
longtemps, de jouer à caresser mes cheveux ?
« Lloyd… »
Mais ils n’étaient pas aussi longs à l’époque…
Voilà qu’il s’attardait sur les menottes que je
gardais toujours… non, pas… ce crime… pas… avec lui. Pas alors…
« Lloyd… j’ai… j’ai fini avec ta brûlure. »
…pas alors que je pouvais prendre soin d’un être
cher.
Pas…
« Régal, t’en fais une tête Ça va ? »
Il me regarde. Ses yeux sont si purs lorsqu’il les
pose sur moi. Comme à la recherche de mon cœur, leur couleur noisette semble un
reflet d’innocence que tant de vicissitudes n’ont pu entaché. Il y a quelque
chose de pur en lui…
« Ne sois… guère inquiet. »
La pureté…
« J’ai fait quelque chose qui fallait pas ? Tu
sais, c’était juste pour jouer, tu sais bien que moi, j’peux pas rester en place, et… »
Ses yeux brillent d’innocence…
« N’aie pas… d’inquiétude. »
Soudain, comme un imprévisible cheval sauvage, il
secoue la tête, avec une pointe de mécontentement qui rend sa sollicitude plus
forte encore. Que l’expression d’une âme d’enfant est émouvante et belle malgré
les crimes qui entachent nos mains et tourmentent nos âmes…
« Eh, Régal ! »
Que veut-il donc me dire ?
« Qu’as-tu ? »
« Ah, tu me demandes ce que j’ai ! Mais c’est à
toi qu’il faudrait demander ça ! Tu sais que ce que tu fais, c’est
pas bien ! »
Que s’était-il passé ? L’avais-je offensé ? De
quelle façon ? Quelle accalmie secrète à mes yeux et coupables aux siens
l’emplissait de mécontentement, apportant un poids de plus au poids coupable de
mon cœur ?
« Pardonne-moi si je t’ai offensé de quelque façon
que ce soit, prononçai-je d’une voix douce. Ce n’était guère mon intention. »
Mais le rire argentin vibre dans sa voix et
étincelle dans son regard noisette ! Un jeune garçon peut être si étonnant…
« Mais nan, ce que t’es bête, Régal ! Justement,
tu viens de le refaire ! »
« Quelle chose ? »
Si étonnant…
« Ah, mais t’es pire que Collette ! J’pensais même pas que ça pouvait exister ! (Il rit encore)
Tu penses toujours aux autres, mais jamais à toi ! Tu sais que c’est pas bien du tout, Régal ? »
Je ne pus m’empêcher de sourire. Quel étrange garçonà l’étrangeté touchante !
« Ce n’est donc que cela… »
Il se remit à secouer la tête, de nouveau
mécontent.
« Mais nan, mais nan, mais nan ! Tu recommences !
Tu fais exprès, rien que pour me contrarier ! »
« Je t’en prie de m’excuser une fois de plus. »
« Ahhhh ! Tu es encore
en train de le faire ! Faut pas t’excuser, t’as rien fait de mal, Régal ! Ou
sinon tu vas devoir t’excuser de toujours t’excuser et de jamais penser à toi
!»
Cette fois, je ne cachai même plus le sourire qui
me montait aux lèvres. Depuis combien de temps n’avais-je guère souri ainsi ?
Un garçon si touchant…
« Dans ce cas, mettons que je te promets de penser
à moi. »
Il tapota sur mon dos, et tira de plus belle une
de mes mèches de cheveux, sans doute par un jeu pur et enfantin que je ne
connaîtrai plus jamais quant à moi. Mais qu’il me l’offrît était déjà si
merveilleux…
« Ça me va ! Mais, oublie pas : t’as promis, tu
peux pas revenir en arrière ! »
Je le reposai délicatement sur le sol.
« Je ne trahirai pas ma parole. »
Il se planta devant moi, avant de me gratifier
d’un regard à la fois enfantin et exigeant.
« T’as intérêt ! Ou
sinon… euh… je mangerai plus jamais ta cuisine ! T’entends ? »
Je posai ma main en dessous de mon menton, qui s’appuya
dessus pour esquisser un sourire volontairement affiché. Moi aussi, je pouvais
jouer le jeu…
« Très bien. Dans ce cas, je n’aurai plus besoin
de faire de la soupe aux légumes, puisque tu ne mangeras pas de ma cuisine. »
Un cri dut percer les oreilles à mille kilomètres
à la ronde.
« NYYYYYYAAAAAANNNNN ! J’RIGOLAAAAAAIIISSSS ! FAIS
PAS ÇA, FAIS PAS ÇA, FAIS PAS ÇAAAAAAA ! »
Parfait.
« PITTTIIIIIIE REGAAAAAAL ! »
« Hum… qui sait… »
Mais il n’avait pas fini. Et d’un ton malicieux,
il ajouta.
« Au fait, t’as fait comment pour la faire avec
les pieds, la soupe ? »
Ce qui faillit se terminer avec moi lui donnant
une bonne claque. Mais il fallait reconnaître qu’on peut difficilement donner
une claque avec les deux mains menottées, et à fortiori, avec les pieds. Ou
alors je plaindrais la cible en question.
« Va donc. »
Il fila en direction sa propre tente.
« A tout’, Régal ! »
C’est alors que je remarquai que…
« LLOYD ! Ne t’approche pas de cette casserole de soupe,
elle est encore chaude ! Tu n’apprends donc jamais ?»
Penaud – mais pas tant que cela, il fallait
l’avouer –, il dit :
« Ben… nan. J’aime trop
pas les leçons à l’école… »
Je soupirai, alors qu’il se décida – enfin ! – à
épargner la casserole de soupe. Enfin, il disparut de ma vision, emportant avec
lui un étrange secret.
Un secret…
Le sien était pur, mais le mien était coupable.
Tout comme moi. Car sans doute lui ne le connaissait pas, mais moi je savais…
ce qui se passait en moi. Mais savais-je vraiment ce dont j’étais capable ? Ou refusais-je simplement de le savoir, ou même de le voir ?
« Alicia… si tu me voyais… que dirais-tu ? »
Etait-ce ma propre voix ? Elle était… si… émue !
Je restai là. Longtemps. Très longtemps. Choqué
par mes propres sentiments.
Ce n’était pas la première fois que j’étais choqué
par moi-même. Dégoûté, même. Je suis un criminel, j’ai tué la personne que
j’aimais de mes propres mains et je porterai cette responsabilité jusqu’à la
fin des temps, si l’éternité devait un jour se finir. Non, ce n’est pas cela la
question. Ce n’était pas mes actes qui m’avaient choqué, aujourd’hui. C’était
mes propres sentiments.
Mes propres sentiments… Comment tout est-il advenu
?
Lloyd… Alicia…
A suivre ?
…
Note : Ah, c'est sûr que le niveau de langue
peut paraître "lourd", mais Régal est si... sophistiqué ! (N'oublions
pas que c'est un directeur d'entreprise et qu'il a été élévé
dans un haut milieu !) Je me demande comment Lloydie
(je me demande d'où vient ce surnom !) fait pour le comprendre...
*