Comme d'hab, merci Ma-chan pour tout ! (Ah, on pourra dire que tu
m'as fait écrire sur Fire Emblem
!)
Pour
le meilleur et pour le pire !
Lord Ma-koto Chaoying
(Lycée)
La pluie tombe. Tap tap tap. Le bruit de la pluie
contre les carreaux. Tap tap
tap. Sur les fenêtres du lycée ça fait un drôle de
dessin. Un bruit qui rend content d’être à l’intérieur. Tap
tap tap.
Ouuuaaahhh ! Je baille. Je regarde la pendule. Comment, déjà sept
heures ! Le temps passe vite… je n’ai même pas le temps de finir ce que j’avais
prévu… tant pis, je vais continuer encore un peu mon exposé. En espérant que la
bibliothécaire ne me jette pas dehors…
"Sept heures ! Fermeture de la bibliothèque,
je vais tous devoir vous jeter dehors !"
………mouais. C’est juste moi, ou j’ai comme une impression
d’écho ! Considérant que je suis un peu TOUT SEUL, le mot « tous » n’est
peut-être pas le plus approprié. Mais un homme de Sacae
ne faillit jamais aux règles de l’honneur, aussi je me lève en commençant à
ranger mes affaires. Ah, il ne faut pas que j’oublie…
"N’oubliez pas de remettre les chaises en
place !"
Je me dirige vers le fond de la bibliothèque, et
je farfouille… j’espère que je trouverai ce que je cherche… parfait, un journal
! Espérons que je puisse l’emprunter. Je me dirige vers la table de la
bibliothécaire, et je lui demande poliment.
"Madame, je peux emprunter ça ?"
La dame me regarde, un peu étonnée. Sans doute
parce que je suis nouveau, que ça ne m’empêche pas de faire des heures sup d’étude, qu’elle ne connaît pas encore ma tête, et que
mon look ne doit pas lui paraître banal : il faut dire que je suis de taille
assez petite, avec des longs cheveux verts nattés et des yeux aussi vert que ma
chevelure. Et que, chose importante, JE SUIS UN GARÇON ! Toutes les personnes
de Sacae ont les cheveux et les yeux vert émeraude,
suivent leurs convictions et ont pour devise de ne jamais mentir. Ce qui pose
parfois… certains problèmes… mais je vous expliquerai ça plus tard.
"Oui, bien sûr. Votre nom…"
"Kutolah. Guy Kutolah."
Elle entre les données dans l’ordinateur, avant de
me demander le document en question pour prendre son code. Avant de me rendre
le journal, elle me fixe un instant, et me demande avec un air interrogateur.
"Seriez-vous par hasard… le frère de Rath Kutolah ?"
"Je suis son cousin. Pourquoi ?"
"Oh, non, juste comme ça. Vous vous
ressemblez assez…"
Moi, ressembler à Rath?
Mon dieu, je suis pas comme lui, quand même ! Moins
bavard que lui, tu meurs. Avec ça, il ne sourit jamais, et quand on l’entendra
rire, les poules auront des dents. Et il paraît qu’un jour, pour l’anecdote,
que lorsqu’une fille a voulu sortir avec lui, et s’est mise à lui déclarer sa
flamme – parce qu’il est très beau et très doué –, il l’a simplement regardé de
son regard habituel, et qu’il l’a planté là avec un élégant « … ». Inutile de
dire les crises de larmes qu’il a engendré par la suite.
"Rath Kutolah est un garçon très convenable et très sérieux,
continuait la bibliothécaire, il n’a jamais posé de problème aux professeurs ni
ici. Mais il n’est pas très bavard… ni très expressif…"
Pas très bavard ? Pas très expressif? C’est un
euphémisme ! Une porte serait plus bavarde que lui, oui !
"C’est dans sa nature. Il n’a jamais été
expansif, m-même avec les membres de sa famille,
d’ailleurs."
"Un de ses professeurs m’a dit que ça lui
posait à l’oral. Il n’avait pas de très bonnes notes à l’oral, parce qu’il
n’aimait pas prendre la parole."
Devinez pourquoi ? Ha.
"Jeune homme, vous avez un devoir demain
?"
"Non, pas vraiment. Pourquoi ?"
"Oh, juste parce que vous êtes resté si tard
! Ce n’est pas habituel pour un nouvel élève dans l’établissement."
"Le professeur principal pensait nous faire
mettre par groupe de deux pour une sorte d’exposé spécial. En fait, ce n’est
pas v-vraiment un exposé, mais une sorte de stage qui
mélange toutes les matières et recoupe tous les thèmes… où on devra alterner
entre cours, enquête sur le terrain, travaux pratiques… etc...
à la fin, on devra présenter notre production. La
production la plus originale aura la meilleure note."
"Je vois… et vous pensez vous mettre avec qui
?"
Je hoche la tête.
"Aucune idée… comme je suis nouveau, je ne
connais personne. J-je me serais bien mis avec mon cousin, mais comme il est
plus âgé, il est plusieurs c-classes au dessus de
moi. J’espère que tout le monde ne me jettera pas dehors juste parce que je
suis n-nouveau…"
"Bah, vous apprendrez vite. C’est vrai que le
milieu n’est pas facile, mais…"
Hum… rien que d’après ce que j’ai pu entendre
quand je suis venu rattraper mon jour de classe raté, j’ai pu voir que c’était
plus chaud, oui. Et j’ai bien conscience que le fait d’avoir un an de moins par
rapport à moyenne – j’ai quinze ans, bientôt seize –, d’être petit, d’avoir un
look spécial avec mes longs cheveux en natte, et de venir de Sacae ne rend pas les choses plus faciles. Sans compter mon
ardeur au travail. Pour tous ces lycéens de banlieue, qui vont en bande et
rigolent ensemble, je dois être un paria. Ce sera un miracle s’il n’y a pas de
bagarre…
Prenez Rath, par exemple
: quand il est arrivé dans ce milieu, il s’est attiré toutes les emmerdes
possibles. Comme il n’est pas du genre à montrer ses faiblesses ou ses
émotions, il se contentait de laisser fuser les insultes, tranquille comme à
son habitude. Mais le jour où les autres ont voulu aller plus loin, il a montré
de quoi il était capable au combat, et… depuis ce jour-là, plus personne ne l’a
embêté.
J’espère que j’arriverai aussi à m’intégrer à ce
milieu. A la différence de Rath, je ne suis vraiment
pas très grand et je suis loin d’avoir son calme. Mais je ferais de mon mieux,
je le jure. J’arriverai à mon but, j’en fais le serment.
Je jure… de devenir le meilleur élève de tout Sacae.
…
(Le lendemain.
En classe.)
"Un peu de silence, s’il vous plaît !"
Comme je ne bavardais pas, difficile de faire
silence. Je suis conscient des regards autour de moi, mais je m’efforce d’avoir
l’air calme et sûr de moi, même si je suis dans une posture qui n’est pas des
meilleures à côté du bureau du prof, qui doit me présenter aux élèves. Hier,
j’avais raté le cours, mais je l’avais juste rattrapé, c’est pour ça que je
sais ce qu’il y a eu hier.
"Je vous présente un nouvel élève. Il
s’appelle…"
Le prof n’a pas le temps de finir. Des cris
fusent, comme d’habitude, sauf que j’en suis en partie la cible, aujourd’hui.
Une faiblesse, et c’est la mort, ici.
"Silence !"
C’est mal parti…
"Ouah, vise le look ! T’es sûr que t’es pas
une fille ?"
La colère monte en moi.
"F-ferme-la !"
Et m-mince, ça me
reprend. Quand je suis énervé ou bouleversé, je b-bégaie...
pas m-maintenant ! Les rires redoublent.
Manifestement, ma performance ne les a pas convaincus…
"SILENCE !"
A grand-peine, le prof essaye de se faire
entendre. A grand peine, et peine perdue. Finalement, les rires finissent par
se lasser.
"Bien. Son nom est… Guy Kutolah.
Je vous prie de bien accueillir votre camarade et de…"
Le prof ne finira jamais, vu que c’est reparti
pour une bonne crise de rire. Eévidemment, il aurait
pu trouver quelque chose de plus diplomatique à dire… finalement, je parviens à
revenir à ma place, sous les huées de rire des élèves. Ça commence bien… Je
suis vert. Pourquoi il faut que ça m’arrive ! Heureusement, le prof commence à
faire son speech sur le fameux « TGN », le « Travail en Groupe Noté ».
"Il s’agira d’un travail très important. Vous
allez chacun vous mettre par deux. Choisissez votre partenaire avec soin, car
il vous sera difficile de changer."
Un élève lui demande.
"Monsieur Marcus,
il va compter pour combien dans la moyenne ?"
"Autant dire pour le coefficient maximum. 7 ou
8."
Des cris fusent.
"C’est pourquoi vous devrez faire de votre
mieux. Comme je vous l’ai déjà dit, le travail consistera à faire une
production sur un thème particulier, sous la forme de votre choix, la plus
originale possible. Vous devrez faire des enquêtes et recherches dans l’école,
avec les autres matières des autres professeurs, et également à l’extérieur de
l’école. Je rappelle que les notes de sport comptent pour un gros coefficient.
Vous serez noté sur…"
Mais déjà les élèves bavardaient entre eux, pour
savoir avec qui ils se mettraient. Ça me donnait un peu de répit. De plus, le
travail m’intéressait vraiment ! Mais pour trouver quelqu’un qui allait vouloir
travailler avec moi…
"Silence !"
Peine perdue, comme toujours. Mais alors que
monsieur Marcus essaye de rétablir le silence, un
jeune homme dont les cheveux lui cachent les yeux, rentre dans la salle, et lui
murmure quelque chose à l’oreille. Marcus semble
étonné, et fronce les sourcils.
"Comment, Lowen?
Une erreur de répartition des élèves ?"
Hein ? Ouah, avec un peu de chance, c’est
peut-être de moi qu’il s’agit…
"Je dois avoir un élève en plus ?"
Oups, non. C’est pas moi. Le prof se
retourne vers nous.
"Vous avez fait vos groupes, comme je vous
l’ai dit ?"
"Ouais, monsieur !"
Sauf que je suis tout seul, comme d’hab… bah, au moins personne ne m’embêtera. Mais Marcus remarque le truc.
"Mais… quelqu’un est tout seul…"
Des soupirs hostiles montent. Oh, je suis aimé…
"Ah, ça tombe bien… comme cet élève doit
venir… ça complétera le groupe."
Hein !
"Bon, j’ai une nouvelle pour vous. Il y a eu
une erreur de répartition d’élèves dans les classes… l’un d’entre eux va
arriver. Très bien, Lowen, faites-le entrer."
Il rentre.
J’avale ma salive, et dès que je le vois, j’arrête
de respirer.
NOOOOONNNN ! Pas… PAS LUUUUUIII ! PAS MON ANCIEN
CAMARADE DE MON ANCIEN LYCEE !
Le garçon s’avance calmement, très sûr de lui.
Tout de suite, par son allure stylée et sa démarche sûre, assurée par ses
élégants muscles déliés et sa haute stature, impose le respect. On entend même
des gloussements parmi les filles, et une qui chuchote à son amie.
"Il est mignon, dis donc !"
HEIN ! QUOI ! Lui, MIGNON ! Il est… DEMONIAQUEMENT
DEMONIAQUE ! Qu’est-ce qu’il a de si beau! Ses cheveux blonds légèrement
foncés, qui reflètent les éclats de soleil ! Ses yeux d’ambre, qui ont la manie
de refléter la lumière et la moindre de ses émotions démoniaques ! Ou son
sourire à la Monsieur-je-sais-tout, qui passe leur
temps à refléter sa nature démoniaque !
"Oh, c’est toi ! T’es donc dans notre classe
! Trop bien !"
Et BIEN SÛR, lui, on L’ADORE ! Et lui il trouve
intelligent de répondre :
"Oui, il y avait une erreur dans les classes.
Ça me pose un problème pour l’exposé…"
"Allez, mets-toi avec nous !"
Il sourit, de son fameux sourire qui fait craquer
les filles. Eh, POURQUOI il sourit à tout le monde, et que moi, je ne me tapais
que son fameux « sourire machiavélique » ?
"Je suis désolé, mais je ne crois pas qu’on
puisse se mettre à trois."
Le prof en profite pour intervenir.
"C’est exact. C’est pourquoi je vous suggère
de vous mettre avec le nouvel élève de notre classe…"
Et LUI, il trouve intelligent de répondre.
"Allez, monsieur ! Vous n’allez pas me mettre
quand même avec un bleu ?"
Là… il est allé TROP LOIN ! Je tape violemment sur
la tape, et hurle. La classe sursaute, et siffle.
"Un B-BLEU ! A-arrête
de faire semblant de m’ign-norer ! Tu sais T-TRES
BIEN qui je suis !"
"Qui tu es ? Est-ce qu’on se conn…"
Soudainement, alors qu’il se retourne, il me voit
enfin pour la première fois, et s’arrête de parler. Il me dévisage lentement,
et ses yeux d’ambre s’attarde sur moi, sur mes yeux, mon visage, et tout mon
corps. Et moi, je trouve intelligent de rougir, sous le coup de la colère et…
eh, il pourrait au moins, quand il me fait le coup de «
je-te-regarde-avec-mon-regard-spécial-et-du-coup-te-fais-diaboliquement-bégayer
», me... ne pas regarder tout mon corps ! C’est, euh… déconcentrant ! Comment
je pourrais le battre s’il passe son temps à me déconcentrer !
Ses yeux d’ambre semblent lire en moi.
"Je te connais..."
Quoi ? Sa voix, le ton de ce diabolique voleur,
grave ! Mais le revoilà qui s’avance, et me darde son « sourire
machiavéliquement machiavélique » qui lui si propre. Je le jure, je le déteste,
je le déteste !
"Mais si ce n’est pas mon petit Guy préféré !
Alors, comment te portes-tu depuis tout ce temps si pénible depuis mon absence
?"
"T-TRES B-BIEN jusqu’à… j-jusqu’à
ce T-TU VIENNES !"
Les élèves hurlent de rire. Même le prof ne sait
plus gérer la situation, interloqué. Mais je suis trop bien occupé à hurler sur
l’autre pour y prêter attention…
"Q-QU’EST-CE QUE T-TU FOUS DANS M-MA CLASSE
ET DANS M-MON LYCEE !"
Très cool, il s’avance à ma table, en se
recoiffant légèrement, mais pas trop, et me re-darde son fameux sourire machiavéliquement
machiavélique à la « Monsieur je suis class et je le sais ».
"Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, c’est
aussi MA classe, mon cher Guy, et MON lycée, puisque j’y étais avant toi."
Nouvelle explosion de rire.
"E-et alors !
C’est… pareil ! T’aurais pas pu te trouver ailleurs, espèce d-de…
de…!"
"Ah, mais tu es devenu une vraie terreur, Guy
!"
Grrr ! Voilà, vous voyez ! Et COMMENT voulez-vous que je puisse
garder mon calme dans des situations comme ça !
"M-MONSTRE !"
Mais lui se contente d’arborer son sourire
diaboliquement machiavélique, et… EH ! Pourquoi il s’assoit à côté de m-moi !
"Pourquoi tu t-te mets là ! J-JE NE T’AI
JAMAIS D-DEMANDE DE V-VENIR !"
Son sourire diaboliquement machiavélique s’élargit
encore plus. Aïe aïeça craint… chaque fois qu’il
avait ce sourire dans nos batailles passéesça se
terminait avec moi qui mangeais la poussière par terre…
"Ah, mon cher Guy… on dirait que nous allons
avoir l’immense plaisir de travailler à nouveau ensemble, on dirait…"
"Q-QUOI !"
Mon hurlement est si fort qu’il a dû percer les
tympans de tout le lycée.
"Monsieur Kutolah,
un peu de calme, s’il vous plaît !"
C’est le prof, qui – à grand-peine – a réussi à
reprendre le contrôle de la situation. Je me tourne vers lui, l’air inquiet.
"Monsieur… non… ne me dites pas que… que je v-vais devoir travailler avec lui pour l’exposé ! Non… s’il
vous plaît… pas ça…"
Marcus ne dit rien. Il a l’air fatigué. Les élèves, eux, sont
très curieux et hilares. Quand à L’AUTRE, il… le bâtard ! Lui et son foutu
sourire machiavélique… il doit triompher… et le voilà qui installe son affaires
sur ma table ! Oh, le… ! Finalement, le prof revient à son bureau, et d’une
voix calme, annonce.
"Mes élèves, je vous présente le partenaire
de notre nouvel élève pour la durée entière du travail en groupe ; j’ai nommé,
monsieur Matthew Ositia."
Je tombe de ma
chaise. Oh, mon dieu…
A suivre…
…
*