Disclaimer : les personnages ne sont pas à moi, mais à Naoki Urasawa^^

Notes : Vraiment désolée pour le retard^^ » et en plus, je vous fourni un chapitre aussi courts que les autres... navrée.

La chanson que fredonne chantonne à la fin et dont Isabelle parle est inspiré d’une chanson de Gainsbourg : « good Bye emanuelle »

 

 

Ich bin aufgewacht

Chapitre 3 : ne m’oublie pas...

 

By Vestalie

 

 

 

Isabelle courait aussi qu’elle le pouvait, glissant parfois dans des flaques d’eau.  Elle portait un manteau rouge, un pantalon vert foncé et un pull fin noir. Elle portait un sac en bandoulière et avait attaché ses cheveux grâce à une barrette. Elle n’avait déjà pas trouvé le temps de se préparer, mais maintenant, à cause de sa course folle et de la pluie, des mèches rousses lui tombait devant les yeux, son pantalon était maculé de boue, et elle avait le nez qui coulait.

Elle ouvrit brusquement les portes en verres du bar ou elle devait se retrouver avec l’ami de Rosaline. Comment il s’appelait déjà ? Alors là, c’était géniale. Elle avait plusieurs heures de retard, n’était pas maquillé, on aurait pu la prendre pour une SDF, elle n’avait aucune idée de l’apparence de son rencard, et pour couronner le tout ne connaissait même pas son nom.

-Géniale, grogna-t-elle entre ses dents.

Elle s’approcha du barman, et lui demanda avec désespoir :

-Est-ce qu’on a laissé un message pour une certaine Isabelle Müller ?

L’homme acquiesça, posa le verre qu’il nettoyait et lui tendit un bout de papier. Le message eut pour effet de déprimer la pauvre Isabelle encore plus ; elle sortit en claquant la porte du bar, sous les regards surpris des clients.

 Isabelle, tu exagères ! Tu es insupportable, quand te décideras tu à sortir de ton trou ? On dirait que tu ne fais aucun effort, que tu te complait dans tes problèmes. Nous sommes partis au bout de deux heures et demie sans te voir.

Rosaline

Elle froissa rageusement le mémo, avant de le jeter par terre ou l’eau le détrempa, faisant baver l’encre. Elle se complaisait dans ses problèmes ? C’était sa faute maintenant ? Oui, bon, ok, c’était sa faute sur ce coup là, mais la réflexion de Rosaline était de très mauvais goût après tout ce qu’avait vécu la jeune infirmière.

Quoi que...

Isabelle soupira et s’assit avec lassitude sur un banc, la pluie continuant de ruisseler sur elle. La rouquine avait voulu s’éloigner au maximum du bar, et s’était retrouvé dans un coin un peu louche. Elle n’y prêtait pas vraiment d’attention, son regard se perdant dans le vide, le silence ambiant de la rue seulement entrecoupé par le bruit d’un cabaret situé un peu plus loin. Les éclats de rire, la musique sur laquelle de filles en petites tenues se trémoussaient...

Ils disaient quoi déjà tous ces gros pervers ? Ah oui... « Isabelle aime les caresses buccales et manuelles »

Elle eut un ricanement de dérision alors qu’un éclat de rire féminin couvrait le reste ; ça, c’était le signal qu’elle avait appâté un gros client et que la nuit serait longue et fructueuse.

Toute perdue qu’elle était dans ses pensées, elle n’avait pas senti un petit chauve un peu trop imbibé s’approcher d’elle et poser une main sur sa cuisse. Elle tourna ses yeux froids vers lui.

-Tu viens avec moi ma mignonnette ? T’es toute frigorifiée... Viens que je te réchauffe.

-Bas les pattes, ou je te les coupes.

L’homme parut quelques instants déconcerté par le visage et la voix de cette fille si frêle. Une voix froide, blasée.

Isabelle se leva, bousculant au passage le saoulard, qui ne se débina pas pour autant, et lui agrippa l’épaule.

-Eh ! Me parle pas comme ça ! Tu crois que c’est qui, qui va te payer ta nuit !

Isabelle se retourna brusquement et l’envoya valser avec un coup de genoux bien placé. Il s’écroula au sol, plié en deux et crachant des insultes à la jeune femme.

-Désolée, j’ai d’autres revenus maintenant, fit-elle en rajustant la bandoulière de son sac.

 

OoOoO

 

Runge émergea de sous ses couvertures et éteignit le réveil d’un revers de la main. Il se tourna vers l’autre côté de son lit, toujours désespérément vide. La réconciliation avec sa femme était en bonne voie, mais on ne pouvait pas effacer toutes ces années d’indifférence en quelques mois.

Il s’accorda un soupir avant de passer par la case salle de bain, puis café matinal. C’est alors qu’il nouait sa cravate qu’il distingua la petite lumière rouge du répondeur. Il jura intérieurement de ne pas avoir vérifié son répondeur plus tôt. C’était peut-être important. Une voix féminine s’éleva dans la pièce.

« Bonjour M. Runge, c’est de la part de l’hôpital Erwachen. Vous aviez demandé à être prévenu si jamais... »

 

 

OoOoO

 

Les petites horloges de la maison du docteur Leichwein indiquait sept heure trente, et des bruits de conversation sortaient de la cuisine.

-Dieter, dépêche toi un peu tu veux ?!

Le vieux docteur faisait semblant de s’énerver sur le petit garçon, qui n’avait pas l’air décidé à quitter Tenma et à aller à l’école.

-Oui, oui, pépia Dieter, les yeux fixé sur le japonais par dessus son bol.

Tenma sentait qu’on arriverait à rien de cette manière, et alors que son ancien professeur allait répondre au téléphone, il fit une proposition au petit rouquin.

-Que dirais-tu si ce soir, c’était moi qui passais te chercher à l’école, et que tu me faisais un peu visiter ?

Dieter poussa un cri de joie, mais avant qu’il ait pu accepter, Leichwein l’interrompit.

-J’ai peur, docteur Tenma que ce ne soit pas possible...

Ce  dernier se tourna avec incompréhension vers le vieil homme, et fut surpris par sa soudaine pâleur.

-Tenma, souffla Leichwein, c’est le commissaire Runge au téléphone...

 

OoOoO

 

La pauvre Isabelle avait vraiment une tête de déterré, comme lui avait fait si gentiment remarquer Rebecca.

Il avait fallu que l’infirmière téléphone à Rosaline pour s’excuser, et elle avait passé une bonne partie de la nuit à se faire remonter les bretelles. Maintenant, elle faisait la tournée de ses patients, notant les problèmes de chacun, changeant les perfusions, redressant les oreillers...

Bizarrement, et certainement pour la première fois depuis six mois, elle n’avait aucune envie d’aller dans la chambre 515. D’après les médecins, Johann souffrait d’une amnésie totale, et il était incapable de dire qui il était, ou encore pourquoi il était là. Elle redoutait qu’il lui pose des questions à elle, alors que depuis le début, elle espérait que ce serait lui qui aurait les réponses.

Elle s’était confié à lui à cœur ouvert, lui avait racontée chaque détail de sa vie, qui n’avait toujours été une partie de plaisir. Comment faire pour agir avec lui de manière professionnelle ?

Elle s’était raccrochée à l’idée qu’il se souviendrait d’elle, qu’il lui sourirait, et qu’elle se remettrait à lui parler, et que cette fois ce ne serait plus des monologues.

Mais la voilà confronté à la dure réalité, alors qu’elle entra dans la chambre et qu’il la regarda avec presque indifférence une fois qu’ils se sont dits bonjour.

Elle changea ses perfusions, releva les informations de sa fiche patient. Johann regardait avec lassitude par la fenêtre, et elle ne put s’empêcher de laisser couler quelques larmes. Il y avait tant de solitude dans ce regard, tant de détresse qu’elle était incapable de soigner.

Elle retint un cri de surprise quand il se tourna brusquement vers elle, et qu’il plongea ses yeux océans, dans ses yeux émeraude. Un long silence s’installa alors qu’ils ne se quittaient pas du regard. Enfin, Johann leva lentement sa main vers la joue de l’infirmière et essuya une de ses larmes.

-Isa, murmura-t-il, tu reviendras, comme avant ?

Elle le regarda avec surprise ; il l’avait appelé par son surnom, et... Comme avant ?

-Tu... Vous vous souvenez de moi ?

Il lui sourit en répondant :

-Pas vraiment. Juste du son de ta voix et de ta présence à mes côtés.

Il marqua une pause, et poursuivi :

-Mais, tu reviendras ?

Ce fut au tour d’Isabelle de lui offrir son plus beau sourire.

-Oui. Je serais toujours là.

Elle fut rappelée à la réalité par l’entrée brutale d’une autre infirmière qui la demandait pour une urgence dans la chambre voisine.

Une fois la porte refermée, et Johann à nouveau seul, il se mit à  fredonner, un léger sourire flottant sur ses lèvres.

-Isabelle aime les caresses, buccales et manuelles...

 

 

A suivre...

 

*

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